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BIOGRAPHIE

Je me souviens rarement de mes rêves. Les seuls qui persistent au réveil sont souvent porteurs d’un message. Message ténu qu’il faut lire entre les lignes, certains étant plus simples à décoder que d’autres. J’avais quinze-seize ans, lorsque je fis ce rêve concernant mon avenir. Je marchais sur un chemin quelconque quand je me retrouvai devant un embranchement. Le premier, sur la gauche ou sur la droite, peu importe, me conduisait vers une prairie ombragée et paisible ; une femme, heureuse, était assise sous un arbre entourée d’enfants, d’un mari peut-être… Le second me conduisait vers la grande ville, son bruit, son mouvement… La femme était également heureuse, pleine d’effervescence mais seule, selon son choix. La femme calme choisissait une activité raisonnable, intellectuelle, pas nécessairement ennuyeuse, mais sans risques majeurs. La seconde faisait les Beaux Arts et menait une vie de bohème…

Dans ma famille, les études étaient valorisées ; mes parents nous ont encouragés à suivre des études supérieures. L’ascenseur social était alors une réalité, il suffisait d’avoir de bonnes notes et de travailler à l’école. A l’inverse, depuis le gros bourg vosgien où nous vivions, les études artistiques paraissaient fumeuses, lointaines… pour tout dire pas très saines !

Le contexte familial n’est certainement pas étranger à mon choix d’aller à l’université pour suivre des études en sciences humaines jusqu’à un doctorat.. Adieu la peinture, les Beaux Arts, la vie de bohème. Je serais sérieuse puisque c’était ce qu’on attendait de moi dans l’implicite familial.

 

Cette décision, je le crois vraiment, a été une blessure sourde, dont j’étais seule responsable. Pendant plusieurs années, je fus incapable d’affronter des tableaux, d’aller dans des musées, de regarder même les œuvres, les reproductions que des amis ou des connaissances affichaient sur leurs murs... Puis, un jour - je ne sais plus comment cela est survenu - le besoin de m’y mettre est devenu si pressant que j’ai acheté des pastels gras, du papier, différents mediums et je me suis lancée. J’avais fait la connaissance d’un vieux critique d’art hongrois qui m’avait alors encouragé à poursuivre et s’était lancé dans mon éducation artistique en m’envoyant des centaines de reproductions de tableaux qu’il commentait pour moi.

 

Depuis lors, je n’ai jamais cessé de peindre, crayonner, coller, assembler... expérimentant toutes sortes de techniques. Comme vous l’avez compris, je n’ai pas reçu de formation artistique académique. Il me manque de nombreuses bases, notamment en dessin.

Dans le même temps, cela m’a donné une grande liberté. Je suis rentrée dans mes oeuvres par la technique, cherchant par moi-même différentes manières de faire. Prenons l’exemple du pastel gras, la première technique expérimentée, je me suis aperçue que j’obtenais des effets intéressants en utilisant du medium ou de l’essence de térébenthine. Ou encore l’exemple du « sfumato » avec la peinture à l’huile ou des transparences avec les peintures à l’huile ou acrylique...

 

J’ai accumulé ainsi de nombreuses « périodes », qui correspondent, chacune, à une matière ou une technique. Celles-ci vont des différents mediums classiques, aux collages, au textile, à des matières trouvées dans la nature (feuilles, écorces, os, écailles de pins, etc.). Chaque matière ou technique impose son propre style : plus ou moins figuratif ou abstrait, plus ou moins coloré… Chaque fois, ma préoccupation demeure la même, que je parvienne à la réaliser ou non, convoquer une émotion, créer une atmosphère…

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